Le fameux avocat pénaliste, qui débuté sa carrière à Lille et a récemment déménagé au barreau de Paris, a sorti il y a quelques semaines son deuxième livre, écrit avec Stéphane Durand-Souffland, aux éditions Michel Lafon. Le livre de 200 pages, divisées en 5 chapitres, où il livre le fond de sa pensée (qu'on connaissait déjà) quant aux "nouveaux juges", ces magistrats qu'il ne porte définitivement pas dans son cœur, et nous raconte son vécu sur plusieurs affaires dans lesquelles il était le plus souvent avocat de la défense.
Par son regard on se retrouve dans les coulisses de ces différentes affaires. On y voie dans chacune les dysfonctionnement de la justice. Parfois c'est plutôt drôle, quand un chien est cité comme témoin dans une affaire de meurtre, et parfois horriblement glaçant, quand il évoque les suites récentes de l'affaire d'Outreau.
Mon avis
Si vous êtes étudiant en droit ou que vous vous intéressez au monde de la justice, ce livre vous intéressera sûrement. D'ailleurs même si vous n'êtes pas familier du vocabulaire juridique, un glossaire a été ajouté à la fin pour que vous puissiez saisir les éléments importants.
Même si certains de ses propos sont à prendre avec des pincettes car nous lecteur "n'avons pas connaissance du dossier", c'est à dire de tous les éléments objectifs, on a du mal à ne pas s'indigner de certaines anecdotes qu'il révèle, notamment quant aux dérives de l'utilisation de la procédure pénale par certains juges.
Eric Dupond-Moretti adopte un regard qui se veut franc, une écriture et des critiques acérées, et livre ici un récit qui vise clairement à alerter sur les dysfonctionnement de l'institution judiciaire telle qu'elle est aujourd'hui. Dans ce cadre, il vise plus particulièrement les juges, mais aussi les journalistes, les politiques, et la bonne conscience bourgeoise.
Si pour moi ce livre n'est pas une lecture indispensable pour comprendre la société dans laquelle on vie aujourd'hui, il est cependant très important et éclairant sur certaines questions qui touchent aux libertés individuelles fondamentales (droit au respect de la vie privée notamment, et surtout droit à la présomption d'innocence). A l'heure où plusieurs sondages nous indiquent que la plupart des citoyens sont ok pour être surveillé en permanence par les pouvoirs publics car ils "n'ont rien à cacher", je pense qu'il est urgent de rappeler, comme le fait Dupond-Moretti, que nos droits et libertés individuels ne devraient pas être mis à mal au nom de la sécurité de tous.
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